La partie dense qu'est la dance

 

Évie Danza est la partie dense de moi, la partie danse.

À partir du moment où la danseuse est née en moi, c'est elle qui a mené la danse, qui est à l'origine des déclinaisons peintes, écrites, graphiques…

Pourquoi j'en parle à la troisième personne : Si je décide de danser, c'est le "je", c'est le moi, qui danse, donc qui fait de la danse. Quand je suis dansée par la musique, c'est une reconnection à des racines d'antan qui s'opère. J'espère toujours la visite de la danseuse, je m'y prête mais ne décide pas. C'est donc une danse particulière, atypique, qui devient spectacle pour l'âme.

C'est d'autant plus vrai désormais avec un handicap plus marqué, car le "je" ne peut plus. Cependant la magie opère toujours lorsqu'une reconnection s'établit, décuplant des capacités qui n'existent pas dans la volonté ni la mobilité. Alors l'authenticité, la grâce et la légèreté occupent tout l'écran.

La reconnection se fait par la Terre, la Musique et les Personnes. Certains lieux, certaines musiques, certaines personnes.

Explication par l'image : Un morceau de tissus ne possède pas la capacité physique ou mentale de danser. Il reste au sol et n'a pas le sens du rythme. Mais lorsque l'air l'anime et le propulse, il suit très exactement le rythme. Il est alors léger, aérien, il devient mouvement et de manière plus fluide qu'un danseur averti. Je suis ce morceau de tissus, sans capacité propre hormis celle de chercher les situations où l'air, de musique ou ambiant, m'animera. J'épouse alors chaque note, chaque silence, devenant l'écran de contrôle pour les musiciens qui suivent en direct les sons qu'ils envolent.

Je ne danse pas SUR la musique ; elle danse à travers moi.